
Il y a ce moment dans la journée où tu poses enfin ton corps.
Le rythme ralentit, les choses sont “faites”, le silence s’installe…
Et pourtant, la détente ne vient pas vraiment.
Il reste comme une tension diffuse, une agitation intérieure que tu ne sais pas toujours nommer.
Tu t’es arrêtée, oui.
Mais tu ne te sens pas arrivée.
Il y a cette présence intérieure qui observe, vérifie, juge — parfois discrète, parfois bruyante — et qui t’empêche de t’abandonner vraiment à toi.
Et si cette tension n’était pas liée à ce que tu vis,
mais à la manière dont tu te regardes pendant que tu le vis ?
Il ne fait pas de bruit, il ne crie pas.
Il chuchote doucement : « Tu aurais pu mieux faire. », « Ce n’est pas assez. », « Pourquoi t’es encore fatiguée ? », « Tu devrais aller plus vite. »
Il se glisse dans tes silences, dans tes pauses, dans tes élans.
Il commente, évalue, anticipe.
Et toi, tu avances avec cette voix sur l’épaule, sans même toujours t’en rendre compte.
C’est devenu une habitude.
Mais c’est surtout devenu une tension intérieure permanente.
Il vient de l’œil que tu poses sur toi.
Un œil qui exige.
Un œil qui doute.
Un œil qui empêche la paix de s’installer parce qu’il ne cesse de te comparer à une version plus “parfaite” de toi-même.
Et tant que cet œil reste ouvert, tu ne peux pas vraiment redescendre dans ton corps.
Tu restes suspendue, tendue, dans un entre-deux.
Présente… mais pas ancrée.
Disponible… mais pas habitée.
Ce paradoxe, tu le ressens peut-être souvent :
Tu veux être là pour toi, mais tu te juges d’être trop fragile.
Tu veux ralentir, mais tu culpabilises de ne pas avancer plus vite.
Tu veux ressentir, mais tu crains de mal ressentir, ou de trop ressentir.
Et dans tout cela, ce n’est pas ton intention qui te fait du mal,
c’est le filtre critique par lequel tu t’observes.
Ce filtre, tu ne l’as pas choisi consciemment.
Tu l’as appris. Très tôt.
Par les regards, les attentes, les normes.
Par l’idée qu’on ne pouvait être aimée que si l’on était “suffisamment” quelque chose : sage, utile, forte, brillante, calme, discrète, disponible.
Il te coupe en deux :
Celle que tu es maintenant, dans ton humanité vivante,
Et celle que tu crois que tu devrais être pour avoir le droit de te détendre, de respirer, de recevoir, de vivre.
Et plus tu veux faire la paix avec toi, plus ce jugement s’agite…
Car il résiste à l’idée que tu puisses t’aimer sans condition.
C’est cesser d’y mettre des conditions.
♦ Tu n’as pas besoin d’avoir tout guéri.
♦ Tu n’as pas besoin d’avoir tout compris.
♦ Tu n’as pas besoin d’avoir "avancé".
○○○ Tu as juste besoin de t’autoriser à exister sans filtre, sans projet à corriger, sans attente à remplir. ○○○
Et cela, ce n’est pas une faiblesse.
C’est un acte radical de retour à toi.
– Quand tu sens que tu t’observes en train d’agir, de penser, de ressentir… ramène-toi à une question simple :
« Suis-je en train de vivre… ou de me juger ? »
– Ralentis non pour faire une pause “efficace”, mais pour t’offrir un espace où rien n’est à améliorer.
– Écris à la part de toi qui pense devoir “faire mieux”. Dis-lui :
« Tu n’as rien à prouver. Tu as le droit d’exister sans justification. »
– Pose tes mains sur ton cœur et ton ventre. Respire. Murmure :
« Je n’ai pas besoin de permission pour me sentir bien dans ce que je suis. »
– Et répète aussi souvent que nécessaire :
« Ce que je suis, ici et maintenant, est déjà suffisant. »
Tu n’as pas besoin d’être parfaite.
Tu as besoin d’être accueillie, d’abord par toi.
Et cela commence parfois par le choix silencieux d’arrêter de te surveiller.
Ce que tu penses de toi a plus de pouvoir que ce que les autres penseront jamais.
Chaque mot intérieur peut être une blessure… ou un baume.
Et aujourd’hui, tu peux choisir un regard qui soutient, au lieu d’un regard qui exige.
Tu es déjà en chemin.
Et cela suffit.
Pour aller plus loin dans cette reconnexion à toi :
– Télécharge l’exercice express « Libérer le jugement de soi » (FR ou RO)
– Ou explore les pratiques du journal de gratitude corporelle pour revenir à une présence sans pression.
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